L'informatique, c'est comme les voitures. Il n'y a pas si longtemps encore, mon père changeait les bougies de sa ZX tout les 15 000 km et faisait la vidange sans passer chez Robert le garagiste. Mon grand-père, lui, me racontait comment il fut un temps où il tripotait le carbu et les vis platinées quand la Titine à Mamie broutait au démarrage en hiver. Aujourd'hui, le concessionnaire diplômé en action commerciale branche une sonde sur la bête et vous sort la liste des réparations avec le prix en bas. Ne vous penchez pas sous le capot, y a plus que des carters scellés et il risque de vous tomber sur la tête ! Tout est sous contrôle ! D'ailleurs, vous ne tournez même plus la clé pour démarrer, vous portez une carte à puce et le moteur ronronne comme un gros chat à l'approche de son maître.
L'informatique personnelle suit la même pente et ça commence à se voir. La plupart des utilisateurs n'ont jamais formaté un disque dur, n'ont jamais installé un système d'exploitation - ils ne savent même pas ce que c'est - et bientôt, ils ne sauront même plus installer un logiciel. Aux oubliettes les "setup.exe" et autres "install.bat" et vive les logithèques, Apple store, Androïd market, etc ! Vous croyez que je me plains ? Que nenni, je me réjouis, car c'est le sens de l'Histoire !
Demain, qui se préoccupera de savoir quel est le système d'exploitation de sa machine ? Est-ce que vous connaissez le fabriquant du châssis de votre monospace ? Le futur utilisateur cochera dans un moteur de recherche les applications dont il souhaite disposer sur sa machine, qu'elle soit un ordinateur, une télé, un téléphone, voire un four micro-ondes si ça lui chante, et ne verra en Windows, Androïd, Chrome, etc, que des marques plus ou moins désirables. Y a-t-il une seule pièce de votre 807 qui soit fabriquée par Peugeot ? Je n'en suis pas sûr et vous non plus. La marque Windows est certes puissante, mais son système n'est pas adapté à la révolution qui se pointe. Et dans le marketing, on passe très vite du must have au has been...
Ce qui a fait le succès de DOS puis de Windows, c'était la liberté d'installer ce qu'on voulait comme on voulait, quand on voulait, de toucher à tout à nos risques et péril. Mais, l'utilisateur du futur ne sera plus administrateur de son système, de même que le conducteur d'aujourd'hui n'est plus mécanicien de sa voiture. L'utilisateur changera de système d'exploitation comme on change de chemise, comme on passe de Peugeot à Renault ou Mazda, en fonction de l'attrait de la marque, des options disponibles et du prix. Et dans cet univers, aucun système ne dispose d'un monopole à 90%, car le client veut avoir le choix. Il y aura bien quelques nostalgiques de l'époque où l'homme régnait en maître sous le capot, des originaux comme ceux qui aujourd'hui achètent une deux-chevaux ou une 4L pour bricoler librement comme Papi. Mais les choses auront bien changé.
1 commentaire:
Tres bonne analyse, j'aime bien la comparaison.
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